12 septembre 2009

Enslaved - Vertebrae

Black métal progressif influencé 70s
Norvège

De leur 10ème album, Grutle Kjellson (chant, basse) disait qu'il s'agissait de métal extrême et avant-gardiste avec une touche de Pink Floyd schizophrène*. S’éloignant de plus en plus de leurs débuts black métal, Enslaved franchit avec Vertebrae une nouvelle porte. Plus expérimental, plus aérien, plus 70s, et donc, moins extrême ; Enslaved est un groupe qui avance, progresse dans la direction qui lui est propre, se moquant bien des souhaits des fans ou des tendances. Qu’en sort-il ? Un des meilleur album que j’ai jamais entendu. Les compostions sont d’une très grande qualité. Je ne pensais pas qu’il pourraient surpasser le grandiose "Monumension", mais ils l’ont fait, et il s’agit pour moi du meilleur album de toute la discographie des norvégiens.

L’album s’ouvre sur des claviers psychédéliques 70s et des jeux de cymbales, rejoint par les guitares et la basse. Une seconde d’accalmie, et le son lourd arrive. D’entrée de jeu, on sait que l’on a à faire à du gros. La basse du chanteur résonne de toute sa puissance, les claviers sont au même plan que les autres instruments. Les lignes mélodiques sont impressionnantes. Sur cet album le chant clair du claviériste est aussi présent que le chant black, ce qui n’est pas pour déplaire. En effet, Herbrand Larsen possède un excellent timbre de voix. Les riffs sont posés mais puissants. De superbes solos ponctuent l’album, comme celui de "Ground", très Pink Floyd, et absolument planant ; ou encore ceux de "Reflection".

Mais du black métal, que reste-t-il ici ? Pas grand-chose à vrai dire : la voix de Grutle Kjellson, le titre "New Dawn," malgré un refrain au chant clair, et un certain son de guitare. Un mélange de genres et d’influences compose les 8 titres. Pop sur "Ground," doom sur l’excellent "Center", 70s sur l’ensemble du disque, progressif pour certains éléments… Qu’importe. Il n’est ici pas question de style mais de musique dans sa globalité. Enslaved nous montre alors qu’ils ont tout compris ; que la musique s’appréhende au-delà d’un genre musical ; qu’elle est une expérience purement émotionnelle.

La pochette illustre une vertèbre ornée de veines dessinant la rune Mannar / Mannaz / Homme. La vertèbre incarnant fierté et fragilité, l’illustration complète reflète l’unité entre l’esprit et la chair*. Quant aux paroles, elles sont centrées sur différentes émotions.

Un très grand album que ce Vertebrae, qui saura être apprécié à sa juste et très grande valeur par les esprits les plus ouverts.
*Interview dans Metallian n°53, 2008, p.55.

Références

Enslaved, Vertebrae. Indie Recordings, 2008.

Liens
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